Le saviez-vous ? Encouragé par le Duc de Persigny, le maire de Roanne de l’époque Charles Boullier avait décidé de la construction d’une nouvelle mairie sur l’emplacement du Couvent des Capucins désaffecté, utilisé à cet effet jusque-là. Afin d’établir ce nouveau haut-lieu de la commune, il fallut raser la butte sur laquelle était construit le couvent, en surélévation par rapport à la rue Jean-Jaurès.
Typique d’une construction du XIXème, le bâtiment présente un effet de polychromie dû à la juxtaposition de pierre de Volvic (noire), pierre de chevroche (gris-jaune très clair), pierre d’apremont (jaune dorée) et pierre de Saint-Maurice vermiculée (ocre soutenu). Les travaux prirent du retard en raison de la guerre franco-prussienne qui fit rage en 1870. Élève de Viollet-le-Duc, Édouard Corroyer s’illustrera plus tard dans la restauration de l’abbaye du Mont Saint Michel.
Au milieu de la place, la fontaine a été réalisée par Charles-Louis Picaud. En son centre, la femme, assise dans une barque une rame à la main, symbolise la Ville de Roanne et son fleuve. La base en bronze commémore l’attitude héroïque du maire François Populle en 1814 face aux Autrichiens qui menaçaient de piller Roanne : « Vous réclamez deux heures de pillage. Nous vous répondrons par deux heures de tocsin qui ameuteront tous les paysans des environs ». Grâce à ce haut-fait, la Ville de Roanne fut décorée de la Légion d’Honneur en 1864.