Depuis 1976, la loi française fait de chacun d’entre nous un donneur d’organes et de tissus potentiel. Sauf si nous avons exprimé de notre vivant notre refus ; soit en en informant nos proches, soit en s’inscrivant sur le registre national des refus. Pour autant, il n’existe pas de registre du « oui », et la primauté du consentement présumé complexifie la mission des coordinateurs.
Travaillant en étroite collaboration avec l’Agence de la Biomédecine pour améliorer l’accès à la greffe, la CHPOT de Roanne a prélevé 1450 greffons (organes et tissus) depuis sa création en 2008. Elle s’appuie sur plusieurs coordinateurs, dont le Dr Mahmoud Kaaki, et une équipe de quatre infirmier(e)s. Ils interviennent la plupart du temps lors de décès brutaux, mais pouvant ouvrir la possibilité d’un don d’organes ou de tissus. Soumis à un impératif d’urgence, ils doivent solliciter des proches endeuillés et s’enquérir du consentement présumé du défunt. Dans 30 % des cas, un refus, humainement non discutable, est opposé, alors même que le delta entre le nombre de patients en attente d’une greffe et celui des greffons s’accroît.
La manifestation sportive Tout Roanne Court, le 2 avril, sera pour l’équipe de la CHPOT l’occasion de distribuer des flyers de sensibilisation dans des sacs en tissu porteurs d’un message d’espoir. Le vendredi 7 avril, les coordinateurs et les représentants de l’Agence de la Biomédecine animeront un ciné-débat à l’Espace Renoir après la projection à 20h du film Réparer les Vivants (entrée gratuite). Ces actions, menées avec le soutien de l’Agglo, visent autant à déconstruire les idées reçues – il n’y a pas de contre-indication au don liée à l’âge et un prélèvement n’empêche en rien le respect du corps –, qu’à nous amener à une réflexion altruiste sur le sujet.