Sortie de l’école de la Comédie de Saint-Étienne en 2009, j’ai fondé ma première compagnie United Megaphone avec un camarade de promo. Des envies de mise en scène de plus en plus fortes m’ont permis de créer ma compagnie actuelle Spell Mistakes en 2015. Son nom tiré de l’anglais incite à faire des fautes, se tromper. J’aime donner à voir la fabrication de mon travail, avec les pas de côté, les erreurs. En collaboration avec la Comédie de Valence, j’ai mis en scène Prouve-le, sur la théorie du complot, et Une abeille d’Arménie, sur le génocide arménien. Je suis également comédienne, métier que j’exerçais à Bruxelles avant de revenir dans la Loire.
J’aime beaucoup le dialogue et les rapports aux auteurs vivants, collaborations qui ont marqué le début de mon expérience de metteuse en scène. L’écriture de plateau est une nouvelle composante de mon univers. Un travail d’allers-retours où les comédiens proposent dans un premier temps des situations via l’improvisation. J’ai cette velléité d’écriture collective ! J’aime le fait que les artistes écrivent vraiment, on se retrouve avec des voix singulières. Je réécris et appose ensuite mon travail de dramaturge. Seule dans ma compagnie, j’ai fédéré autour de moi une famille de comédiens et techniciens.
Je ne sais pas faire autrement ! On fait partie d’une société en mouvement ; en tant que citoyenne et artiste, je suis personnellement dans une position où on me donne la possibilité de questionner les choses. Ma sensibilité aux injustices revient dans mon travail. Le théâtre me permet une mise en réflexion d’une vie en société. J’écris spécialement autour des conditions de pensée autonomes. Je pars de ce qui nous arrive pour réfléchir ensemble.
Je m’intéresse à la notion d’ennui. Retrouvons-en les effets positifs ! La pandémie mondiale est arrivée et a beaucoup nourri ma réflexion, en permettant la résurgence de souvenirs et de mondes où l’imaginaire s’est montré le plus inventif. Dans notre spectacle, quatre adultes se retrouvent dans un abribus pour s’ennuyer collectivement. Une intimité se crée entre ces jeunes un peu fous. Une reconquête du vivant, du temps, du rien… On rit beaucoup !
L’autrice Lucie Vérot animera un atelier écriture. Titulaire du diplôme d’état, Estelle Olivier encadrera un atelier danse. Les comédiens Slimane Madji, Mohid Abid, Mbaye Ngom et moi-même porterons un regard différent sur le jeu théâtral. Le spectacle Un étranger, sur le thème de l’exil, sera également présenté. C’est essentiel de partir à la rencontre du public !