Culture

Richard Kolinka, retour à Roanne

Dans le monde de la musique, il est une légende de la batterie et son nom est à jamais associé à l’un des plus grands groupes de rock français, Téléphone ! Le mardi 3 octobre 2023, ce grand monsieur de la musique française sera sur la scène du théâtre de Roanne en compagnie d’Aristide Boyer (musicien) et du comédien Philippe Torreton. Un spectacle original qui méritait bien un entretien exclusif !

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Comment avez-vous rencontré Philippe Torreton ?

Philippe est mon voisin ! Il y a quelques années, avec Aristide, nous l’avons déjà accompagné sur un autre de ses spectacles, Mec ! À l’époque, il m’a demandé de remplacer au pied levé un formidable batteur, Edouard Perrot, qui ne pouvait finalement plus être présent. Je n’avais jamais fait ça, j’avais beaucoup d’interrogations, la trouille aussi, mais tout s’est formidablement bien passé ! Parce que ce que j’aime dans le fait d’être artiste, c’est d’aller explorer, et lancer des défis en prenant plusieurs directions.

Comment est né le spectacle Nous y voilà ?

Philippe, Aristide et moi sommes très touchés par la problématique écologique. Dans notre société, elle est évoquée, oui, mais peu de choses sont faites de manière concrète. Ce spectacle est une réponse à l’urgence de revenir à des choses beaucoup plus simples ! Philippe a recherché des textes parlant d’écologie depuis le XVIe siècle jusqu’à nos jours en les croisant avec des écrits indiens d’Amérique du nord. C’est très impressionnant de voir que Ronsard parlait déjà d’écologie dans ses poèmes par exemple. Le fil conducteur du spectacle est la lettre écrite par Sitting Bull dans les années 1860 au président des Etats-Unis.

Quel regard portez-vous sur votre métier ?

Je suis musicien, je ne sais faire que ça ! J’apprends chaque jour car je suis curieux. Grâce à mes enfants, le plus jeune notamment, je découvre des genres musicaux très différents de mon univers et j’aime ça ! Car dans le rap ou la techno, il y a beaucoup de « merdes », mais quand c’est bien, c’est vraiment bien ! Je découvre l’apprentissage d’autres instruments, la guitare et le hang notamment. Et bien sûr, encore et toujours la batterie ! Car on apprend toujours, c’est sans fin. Et il ne faut jamais se sentir arrivé ! Jamais ne se contenter de ce qu’on a, surtout dans la musique.

Votre maman, Ginette Kolinka, a été récemment honorée par la Ville de Roanne, qu’avez-vous ressenti ?

Nous avons un attachement familial avec cette ville car mes cousins et petits-cousins vivent ici. J’y suis venu plusieurs fois mais en réalité, je ne connais pas vraiment Roanne. J’aime beaucoup en revanche venir ici ! Quant à maman, elle est formidable ! J’ai beaucoup de chance d’avoir une mère comme elle. À 98 ans, elle fait tout, toute seule ! Elle va à la rencontre des jeunes générations pour témoigner et prend un vrai plaisir à le faire. Le discours qu’elle véhicule est important : la haine de l’autre est une paresse intellectuelle. Il faut comprendre au lieu de juger ! Je suis encore étonné par elle et surtout admiratif !