Ville de Roanne

Yves Nicolin : « Une Ville de Roanne mobilisée durant la crise sanitaire »

Entretien avec Yves Nicolin, tout juste réélu à son poste de maire de Roanne, alors que l’édile travaille en équipe à de nouvelles mesures pour répondre à la crise du coronavirus sur le territoire roannais.

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A peine réélu, comment gérez-vous aujourd’hui la crise sanitaire actuelle ?

Il n’y a pas eu de répit entre la fin du mandat et le début du nouveau. Je n’ai pas attendu d’être élu dimanche pour prendre rapidement des dispositions pour pouvoir répondre à cette urgence sanitaire. Mais il est vrai que depuis lundi tout s’est accéléré. Après en avoir reçu l’instruction, nous avons dû organiser les fermetures d’écoles, puisque la Ville est responsable des bâtiments scolaires et assume cantines et garderies. Parallèlement, nous avons dû mettre en place un système de garderie 7j/7 pour accueillir les enfants des personnels soignants. Avec les nouvelles mesures de confinement, il a également fallu réorganiser le fonctionnement de la Ville et de l’Agglomération, mettre nos agents qui le pouvaient en télétravail.

Prendre rapidement des dispositions pour pouvoir répondre à cette urgence sanitaire

Depuis lundi, nous sommes en réunion de crise tous les matins pour adapter notre fonctionnement (police, transports, ordures ménagères, assainissement, état civil, services funéraires, Opheor, Roannaise de l’Eau…, nécessaires à la vie quotidienne). Mais aussi réorganiser les services d’astreinte et les urgences pour répondre aux besoins (feux en dérangement, arbre tombé...). Nos services en télétravail continuent leur action (instruction de permis de construire, chantiers à réorganiser car beaucoup vont se mettre à l’arrêt...).

Mon rôle est aussi d’appeler les responsables de grandes surfaces pour leur dire de prendre des mesures de limitations d’entrées et de sécurisation. Conseiller les entreprises dans leur gestion de la crise, leur donner des contacts comme l’Agence Régionale de Santé…

Aujourd’hui, j’ai également obtenu l’accord de l’État pour mettre à disposition des soignants 5000 masques que la ville avait acquis lors de la crise de la grippe H1N1.

Quelles sont aujourd’hui vos autres tâches urgentes ?

Nous étions tenus de mettre en place le conseil municipal ce samedi, et celui de l’Agglo  avant le 15 avril, avec des mesures de protection sanitaires exceptionnelles, pour garantir la continuité de nos institutions. [Mais jeudi soir, le Premier Ministre Edouard Philippe a finalement annoncé le report de ces séances. Ces installations n’interviendront pas avant la mi-mai, au minimum, en fonction de la situation sanitaire, ndlr]

Je reste par ailleurs en contact permanent avec le centre hospitalier en tant que président du conseil de surveillance. En outre, nous travaillons à la mise en place d'une permanence assurée par des médecins libéraux après appel au 15 dédiée à l’accueil de personnes aux symptômes proches du Covid-19, afin qu’elles n’encombrent pas et ne contaminent les salles d’attente des cabinets médicaux.

D’autres impacts de cette crise sur la ville ?

La plupart de nos chantiers seront mis en stand-by, faute de personnel ou de matériaux que les entreprises ne reçoivent plus, comme le béton par exemple. Les commerces et beaucoup d'entreprises sont fermés. Nous prendrons nos responsabilités pour les aider à passer le cap.

Aujourd’hui, les problèmes du quotidien occupent 100 % de mon temps

Cette mobilisation est-elle compliquée à mettre en œuvre ?

C’est vraiment de la gestion à la minute, ce qui est notre rôle ! La vérité d’un jour n’est plus forcément celle du lendemain. Bien sûr, nous devons préparer la Ville à son futur, mais au-delà de la projection sur l’avenir, il y a les problèmes du quotidien. Aujourd’hui, ils occupent 100 % de mon temps. C’est d’autant plus compliqué que nous sommes en confinement : le bureau municipal ne peut pas se réunir et je travaille majoritairement au téléphone avec les élus, en visioconférence avec les directeurs et responsables de la Ville ou de l’Agglomération. Un mode de gouvernance très exceptionnel !

Nous avons eu la chance d’être élus au premier tour, avec un score net. Avec un faible écart, certains auraient pu avoir des inquiétudes sur la légitimité de l’élu. Or aujourd’hui, malgré un taux de participation faible, - ce qu’on peut comprendre face au contexte -, l’écart est particulièrement indiscutable avec mes concurrents (40 % et plus  avec les autres listes), et personne n’émet la moindre contestation. Cela me permettra d’avoir les coudées franches pour pouvoir diriger la Ville de Roanne lorsque la crise sera passée. 

Comment, aujourd’hui, rassurer les Roannais face à la situation sanitaire ?

Nous avons la chance d’être dans une continuité avec une partie des élus qui connaît son travail, et des nouveaux conseillers qui se sont formés et sont prêts à assumer leurs responsabilités. Je connais, pour les avoir choisies, les équipes de direction de la Ville et de Roannais agglomération ; nous sommes opérationnels. Contrairement à de nouvelles équipes en place, qui ne connaissent pas le fonctionnement d’une municipalité et risquent d’être à la peine avec leur administration. 

Surtout, nous nous sommes préparés à gérer des sujets d’urgence, ce qu’on a déjà connu, ce qui nous permet d’assurer les choses de manière assez sereine, même dans ce contexte exceptionnel. En créant en un temps record un réseau professionnel, la DTNSI [Direction de la Transformation Numérique et des Systèmes d'Information, ndlr] a fait un travail formidable afin que les agents de la Ville de Roanne et de Roannais Agglomération en télétravail puissent assurer la continuité du service public.

La population roannaise peut être assurée que les décisions qui sont du ressort de la Ville et de l’agglomération seront bien prises. J’ai la chance également de connaître et de bien m’entendre avec les services de l’Etat, la direction du centre hospitalier de Roanne. J’ai l’habitude de travailler avec ces interlocuteurs qui sont aujourd’hui ceux de la crise sanitaire.

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