Harcèlement scolaire : interview de Christophe Lemaître
J’errais dans les couloirs de l’établissement avec la peur constante du regard des autres.
Christophe Lemaître, qu’avez-vous pensé du court métrage de nos jeunes Roannais ?
Le message véhiculé est très clair. On identifie parfaitement les différentes phases : la prise à partie, le harcèlement en tant que tel puis l’isolement. La fin du film évoque avec justesse le silence dans lequel s’enferment les harcelés et l’importance de pouvoir libérer sa parole !
Victime vous-même de harcèlement en milieu scolaire, comment avez-vous vécu cette période ?
J’ai été harcelé par les mêmes personnes durant mes quatre années de collège et je n’ai réussi à en parler qu’à la fin du lycée. J’ai souffert en silence et je ne retiens aucun bon souvenir de cette période. J’errais dans les couloirs de l’établissement avec la peur constante du regard des autres.
Le silence est très présent dans le harcèlement…
C’est vrai. Les harcelés se taisent par peur de passer pour des balances. Et moi aussi, je me suis tu ! J’étais un jeune très renfermé et, avec le harcèlement, je me suis encore plus recroquevillé sur moi-même. J’ai pris sur moi pour endurer, mais aussi pour réagir ! Le sport a été mon salut en me permettant de regagner l’estime de moi.
Quelles actions vous semblent-elles utiles ?
Un court métrage comme celui de Roanne est important car il permet à chacun, harcelé ou témoin, de comprendre la nécessité de parler. Il faut être vigilant. L’entourage doit être attentif au moindre détail ou changement de comportement. LA solution : dialoguer et écouter les témoignages des anciennes victimes. »