Cap sur l'alternance : interviews

L’alternance, ce sont les alternants qui en parlent le mieux ! Rencontre avec quatre jeunes de tous âges qui ont fait ce choix de formation dans différents corps de métiers. Ils ont évoqué pour nous leur formation initiale, l’alternance, leur école, leur entreprise et leur avenir.

Yoan, 26 ans - 2ème année BTS Métiers de la mode et Vêtements à Créatech (Roanne)

« Après mon Bac pro commerce, j’ai travaillé pendant cinq ans dans la grande distribution. Mais j’étais las du côté routinier du travail. J’ai alors décidé de me relancer dans les études. J’ai passé un Bac pro Métiers de la mode - Vêtements en un an. Comme j’avais déjà un Bac pro, j’ai juste eu à passer les matières professionnelles.

J’ai choisi Créatech car il n’y a que trois écoles en France qui proposent ce BTS en alternance. Et pour moi c’est la plus réputée. J’ai trouvé une entreprise dans le Cher qui fait de la sous-traitance du luxe en seulement trois semaines grâce aux contacts de l’école. J’ai privilégié l’alternance car il me fallait un salaire vu mon âge. Je n’ai  pas le temps de m’ennuyer en cours en alternant ainsi théorie et pratique. Le rythme est très soutenu, car on fait le programme du BTS en 19 semaines par an, on travaille 35 heures en entreprise les autres semaines, on a beaucoup de travail personnel le soir et il faut compter le temps de transport !

Maintenant que j’ai découvert ce que Créatech faisait, j’ai envie de poursuivre en licence modéliste et peut-être après chef de produit. Le taux d’employabilité est très bon, de l’ordre de 76%. Il est facile de trouver du travail dans la région. Le textile français recrute. Il y a 1 000 embauches par an en Auvergne-Rhône-Alpes .»

Jade, 18 ans - CAP Peinture en bâtiment en un an en alternance au CFA du BTP (Roanne)

« J’ai fait un CAP Aide à la personne et je me suis rendue compte que ce métier n’était pas fait pour moi. Pas assez manuel ! Des membres de ma famille travaillent dans le bâtiment, dans la peinture notamment. En les regardant travailler, cela m’a donné envie.

J’ai choisi l’apprentissage car il y a moins de théorie. Je peux préparer mon CAP en un an, car je suis déjà  titulaire d’un diplôme et je suis dispensée des matières de l’enseignement général. J’ai eu quelques difficultés à trouver une entreprise car je suis une fille. Je pense que toutes doivent vaincre leurs a priori. Le patron de ma société de  plâtrerie-peinture à Commelle-Vernay apprécie d’ailleurs ma minutie et est convaincu qu’une fille est plus  méticuleuse. Le rythme de travail me convient. Je fais une semaine en cours et deux semaines en entreprise.

Je souhaiterais passer un Brevet Professionnel en deux ans à SaintÉtienne. Pourquoi pas être décoratrice d’intérieur ? Ou peintre en bâtiment dans la société dans laquelle je travaille. Je pense que je n’aurai aucun problème à trouver un emploi puisque 80% des élèves issus du CFA sont embauchés dans les six mois. »

Julie, 20 ans - 2ème année Bac pro Technicien d’usinage au Pôle Formation CFAI Loire (Mably)

« Lorsque je vivais à Madagascar, j’ai passé un Bac pro Gestion Administration. L’offre de formations étant peu étendue, j’ai opté pour cette voie. Arrivée en France, j’ai poursuivi avec une licence Administration Économique et Sociale qui ne m’a pas plu. En fait, j’ai toujours été passionnée par la mécanique, mes parents travaillant dans ce secteur.

J’ai découvert l’apprentissage grâce aux journées portes ouvertes du CFAI en 2018. C’est un ami qui m’y a  emmenée. J’ai discuté avec mon formateur actuel et il a fini de me convaincre qu’une formation en usinage en alternance était faite pour moi. J’aime l’alternance car on ne s’ennuie jamais. On est capable de fabriquer des choses à partir de rien. On imagine une pièce, elle prend forme à l’aide de nos logiciels et elle se concrétise avec  nos machines. J’ai trouvé mon entreprise dans le Roannais grâce aux jobs-datings. J’y travaille à raison de deux semaines suivies de deux semaines de cours. Le fait d’être une fille n’est pas gênant. Le métier se féminise. Le rythme me convient, mais l’important est de ne jamais négliger ses cours.

J’aimerais m’orienter vers un BTS Conception des Processus de Réalisation de Produits qui me permettrait de consolider mes acquis et de devenir chef d’équipe. »

Gaspard, 20 ans - 2ème année BP Arts de la cuisine au CFA du Roannais (Mably) - Lauréat 2019 du 18ème Trophée des cuisiniers de la Loire

« J’ai toujours voulu faire de la cuisine, mais j’ai respecté le choix de mes parents qui voulaient que j’obtienne mon Bac. J’ai donc passé un Bac Économique et Social au lycée Notre-Dame de Charlieu.

J’avais fait des stages de découverte en restaurant au collège. Un jour, après un repas en famille au Prieuré à   Ambierle, nous avons discuté avec le Chef étoilé Thierry Fernandes des filières professionnelles en lien avec la cuisine. Il m’a conseillé l’alternance. Il a accepté que je fasse un essai dans son restaurant. Grâce à ce test  concluant, il a bien voulu m’accueillir au sein de ses cuisines. J’ai donc intégré le CFA du Roannais pour passer un CAP en un an puis un Brevet Professionnel en deux ans. L’apprentissage me permet de percevoir un salaire et d’acquérir plus d’expérience pour ma voie professionnelle. Je suis une semaine en cours puis trois semaines au Prieuré, sous la houlette du chef. C’est à lui que je dois tout.

Je voudrais préparer une mention complémentaire desserts de restaurant en un an ou approfondir mon expérience professionnelle en partant à l’étranger, éventuellement au Japon. »