Une nouvelle équipe pour faire gagner le roannais

Vendredi 10 juillet, les 83 conseillers communautaires, élus aux élections municipales, étaient réunis au Chorum Alain-Gilles. Leur mission ? Désigner le nouveau président de Roannais Agglomération et son exécutif. Élu dès le premier tour, en améliorant son score de 2014 avec 63 % des voix exprimées, Yves Nicolin a été choisi par ses pairs pour présider aux destinées de notre territoire jusqu’en 2026. Il sera entouré d’une équipe renouvelée, composée de 14 vice-présidents et 10 conseillers délégués, représentant l’ensemble du territoire. Leur priorité, assurer le rebond de l’économie roannaise.
RencontreS avec Yves Nicolin, Président de Roannais Agglomération - Maire de Roanne, Serge Pralas, Conseiller Communautaire - Premier Adjoint au Maire de Mably et Antoine Vermorel-Marques, 6ème Vice-Président - Adjoint au Maire de Renaison.

Yves Nicolin

 La priorité numéro un : le soutien à  l’activité économique.

Vous venez d’être réélu à la tête de Roannais Agglomération. Quel est le sentiment qui domine ?
C’est la responsabilité qui prédomine. Bien sûr, j’éprouve un sentiment de fierté. On peut être élu une première fois par hasard. Quand on est réélu, ce n’est pas un hasard, c’est une marque de confiance de la part des représentants des 40 communes qui ont considéré que le travail accompli et le projet présenté étaient satisfaisants.

C’est votre troisième mandat. En quoi sera-t-il différent des deux précédents ?
Nous avons eu un beau mandat 2014-2020. L’économie et l’emploi se sont développés. Nous avons bien géré et mené nos projets à bien. En revanche, ce mandat s’annonce plus compliqué. Économiquement, avec un chômage qui risque de s’accroître ; financièrement, car nos recettes fiscales proviennent en particulier de nos entreprises. L’arrêt de l’économie pendant trois mois risque d’avoir des répercussions fortes. Il faut se préparer
à une possible remise en cause de certains projets. Dès que nous aurons une vision claire de l’orientation de nos finances, je réunirai l’exécutif pour prendre des décisions. Il va falloir se donner les moyens pour éviter un
reflux économique qui serait préjudiciable à tous les habitants.

Le conseil communautaire a été largement renouvelé suite aux élections municipales. Comment envisagez-vous le travail avec les nouveaux élus ?
Ce qui me satisfait, c’est de constater parmi les nouveaux élus une évolution favorable à l’Agglomération. La fusion de 2013 a été mal vécue par certaines communes. Depuis six ans, j’ai essayé de panser les plaies et de
montrer que l’Agglo est utile à leur territoire et à leurs administrés. Nous portons certes de grands projets, mais nous sommes surtout une agglomération au service de ses habitants…

L’Agglo est utile à tous les Roannais au quotidien.

Quelques exemples ?
L’Agglo est utile à tous les Roannais au quotidien : quand ils prennent le bus, quand ils déposent un permis de construire, quand leur enfant veut apprendre la musique, quand ils vont à la médiathèque, quand ils sortent leur poubelle ou trient leurs déchets, quand ils connectent leur box fibre…

Comment gère-t-on une agglomération de 40 communes et 100 000 habitants ? En quoi la fonction diffère-t-elle de celle de maire ?
On ne gouverne pas de la même manière. Quand on est élu d’une ville comme Roanne, on a une majorité forte et on a les coudées franches pour avancer. L’intercommunalité, c’est différent. Il faut davantage tenir compte
de sensibilités diverses et collaborer avec des personnes que l’on n’a pas choisies, hormis l’exécutif. Cela oblige donc à travailler différemment, en étant plus à l’écoute, plus dans le consensus. Ce qui n’exclut pas d’avoir une vision, de porter des projets, d’affirmer des convictions.

Quels seront les priorités et les grands projets de ce mandat ?
La priorité numéro un sera le soutien à l’activité économique. Avec un seul objectif, l’emploi ! Il faut éviter à tout prix de perdre l’avance que nous avons prise sur d’autres territoires de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Nous allons donc poursuivre le soutien au développement et à l’implantation d’entreprises : investissements sur nos zones d’activités, aides au financement…
Notre deuxième priorité sera l’environnement. Nous devons continuer le travail amorcé depuis 2014, afin de réduire la consommation d’énergies fossiles, tout en développant la production d’énergies propres. Il faut notamment aider l’habitat à se rénover et à s’isoler, développer des modes de transports décarbonés... De gros investissements sont également prévus pour développer l’éolien, le photovoltaïque, les bus électriques, les bornes de recharge…
Le troisième défi est d’ordre démographique. Nous avons un déséquilibre, avec une dynamique positive côté rural et négative côté urbain. Et tout particulièrement sur la ville-centre. Il faut donc rééquilibrer tout cela. L’objectif est de capter une population qui n’est pas roannaise et de l’inciter à s’installer sur Roanne. À cela s’ajoute un défi culturel. La culture est un facteur d’attractivité démographique. Nous avons déjà étoffé notre offre avec la lecture publique, le conservatoire. Maintenant il faut voir si on peut aller plus loin dans certains domaines.
Enfin, nous devrons nous pencher sur la question de la modernisation de notre offre en matière de centre nautique. Le sujet sera donc partagé et débattu en toute transparence avec les nouveaux élus.

Je me considère plus comme un chef d’orchestre qu’un leader ou un patron.

 

Un mot sur votre nouvelle équipe ?
Le nouveau bureau communautaire se compose de 14 vice-présidents et de 10 conseillers délégués. J’ai choisi de réserver une vice-présidence aux territoires qui décideraient de rejoindre Roannais Agglomération pour qu’ils puissent participer à l’exécutif. Je n’ai qu’un seul regret ! Nous avons moins de femmes élues qu’en 2014. Cela se ressent donc dans les instances de l’Agglo. La nouvelle équipe qui m’entoure a été fortement renouvelée ! Elle est également très équilibrée, avec la ²volonté d’une forte représentation des communes rurales. Elles occupent 17 des 25 postes au sein du nouveau bureau communautaire. De même au niveau des actions que nous menons. Nous veillerons à ce qu’elles profitent aussi bien à la partie urbaine qu’à la partie rurale de notre territoire. Par ailleurs, je continuerai, comme je l’ai toujours fait, à mener cet exécutif en laissant une grande autonomie et un large pouvoir de décision aux vice-présidents et aux conseillers délégués. Je me considère plus comme un chef d’orchestre qu’un leader ou un patron. Je suis là pour donner un cap, formuler des propositions et convaincre qu’elles vont dans le sens de l’intérêt général. »

Retrouvez les entretiens avec Serge Pralas et Antoine Vermorel-Marques

À 74 ans, il est le doyen du conseil communautaire. Après 41 ans passés à l’Arsenal, une vie de famille, de militant syndical et de dirigeant sportif bien remplie, Serge Pralas a rejoint la mairie de Mably en 2008. Il est aujourd’hui le premier adjoint au maire, en charge de l’habitat et de l’urbanisme, et un fervent partisan de l’intercommunalité.

Qu’est-ce qui vous a décidé à devenir élu de votre commune ?
J’habite Mably depuis 1977. Je me suis beaucoup investi dans le sport, dans le football en particulier. J’ai fait toute ma carrière de joueur au CSADN avant d’en devenir président. Je travaillais régulièrement avec la mairie. C’est là où j’ai rencontré Jean-Jacques-Ladet*. En 2008, il m’a sollicité pour être sur sa liste. Je me suis toujours intéressé à la vie sociale et politique et je me suis dit « pourquoi pas ? »

Un mot sur votre délégation à la mairie ?
Dès mon premier mandat de conseiller municipal, j’ai choisi l’habitat car, à mes yeux, c’était un enjeu important pour la commune. Il me paraissait nécessaire d’aménager et de construire des parcours résidentiels complets,
allant du jeune ménage aux personnes âgées. Pour ce mandat, le nouveau maire, Eric Peyron, m’a proposé d’être son premier adjoint, en conservant l’habitat et en élargissant à l’urbanisme. C’est une délégation très
concrète. On voit les choses avancer et la commune s’embellir.

Quel est votre endroit préféré à Mably ?
Il y en a plusieurs. La Gravière aux oiseaux, l’étang du Merlin, le parc Louise-Michel… J’adore aussi faire un tour le vendredi matin au marché du bourg. Il y a du monde, des gens souriants… C’est sympa !

Je suis un intercommunaliste convaincu !

En quoi l’intercommunalité vous paraît-elle utile ?
Depuis le début de l’année, Roannais Agglomération a attribué plus de 700 000 euros de subventions aux propriétaires pour la réhabilitation des logements, le maintien des personnes âgées à domicile… Voilà un exemple très concret et qui concerne toutes les communes.

Comment envisagez-vous votre rôle de conseiller communautaire ?
Je suis un intercommunaliste convaincu ! Je souhaite apporter ma pierre au fonctionnement de l’Agglo, être partie prenante dans sa gestion et continuer à m’investir au sein du groupe de travail sur l’habitat, dans la continuité de ce que je fais sur ma commune.

*Maire de Mably de 2001 à 2020

A 27 ans, Antoine Vermorel-Marques est le benjamin du conseil communautaire. Diplômé de Sciences Po et de La Sorbonne, conseiller parlementaire, le deuxième adjoint au maire de Renaison, en charge notamment de l’attractivité, possède une vraie fibre touristique qu’il exercera en tant que vice-président de Roannais Agglomération.

Qu’est-ce qui vous a décidé à devenir élu de votre commune ?
Une forme de cohérence. Depuis le lycée, j’ai toujours été engagé dans la vie associative. Par ailleurs, mes études et mes missions précédentes m’ont donné une bonne connaissance des collectivités et un carnet d’adresses.  Quand nous avons décidé de faire équipe avec Laurent Beluze*, je me suis dit : « Pourquoi ne pas mettre ces compétences au service du territoire plutôt que de les garder pour moi ? »

Votre endroit préféré à Renaison ?
Les barrages. C’est un cadre magnifique avec un ouvrage d’art exceptionnel, le barrage du Chartrain qui fêtera d’ailleurs ses 130 ans en 2021 ! Il y a un vrai enjeu touristique sur ce site qui fournit de l’eau à tout le Roannais.

En quoi l’intercommunalité vous paraît-elle utile ?
Prenez l’exemple de l’aide de 1000 € aux petites entreprises et du chèque de 100 € pour les touristes mis en place par l’Agglo pour aider nos professionnels face à la crise de la Covid-19 . Cette mesure est impossible à financer et à réaliser sans l’intercommunalité. C’est cela, la solidarité territoriale.

Comment envisagez-vous votre rôle de conseiller communautaire ?
Notre légitimité est d’abord communale. Ce sont les Renaisonnais qui m’ont élu. En même temps, nous sommes dans une logique de coopération intercommunale. Il faut donc que l’intérêt particulier rencontre l’intérêt territorial. L’Agglo c’est un « pot commun ». On met de l’argent ensemble afin de mener des projets cohérents qu’on ne pourrait pas mener seuls et dont les bénéfices doivent être partagés par tous les habitants.

Valoriser notre belle région !

Vous êtes également vice-président en charge du tourisme…
En effet ! Yves Nicolin m’a proposé d’intégrer l’effectif. Il sait faire confiance aux jeunes ! Le tourisme est un enjeu essentiel. Il représente 6 % du PIB** national. Le Roannais a des atouts fantastiques. Il faut valoriser notre belle région. L’objectif est donc de vendre le territoire en proposant une offre globale cohérente qui irait de Roanne à la Côte roannaise, en passant par le lac de Villerest et les villages de caractère… Je veux que les Roannais se sentent fiers de leur territoire ! »

*Maire de Renaison
**Produit Intérieur Brut

Tous les élus de Roannais Agglomération.