Une nouvelle équipe pour faire gagner le roannais
Yves Nicolin
La priorité numéro un : le soutien à l’activité économique.
Vous venez d’être réélu à la tête de Roannais Agglomération. Quel est le sentiment qui domine ?
C’est la responsabilité qui prédomine. Bien sûr, j’éprouve un sentiment de fierté. On peut être élu une première fois par hasard. Quand on est réélu, ce n’est pas un hasard, c’est une marque de confiance de la part des représentants des 40 communes qui ont considéré que le travail accompli et le projet présenté étaient satisfaisants.
C’est votre troisième mandat. En quoi sera-t-il différent des deux précédents ?
Nous avons eu un beau mandat 2014-2020. L’économie et l’emploi se sont développés. Nous avons bien géré et mené nos projets à bien. En revanche, ce mandat s’annonce plus compliqué. Économiquement, avec un chômage qui risque de s’accroître ; financièrement, car nos recettes fiscales proviennent en particulier de nos entreprises. L’arrêt de l’économie pendant trois mois risque d’avoir des répercussions fortes. Il faut se préparer
à une possible remise en cause de certains projets. Dès que nous aurons une vision claire de l’orientation de nos finances, je réunirai l’exécutif pour prendre des décisions. Il va falloir se donner les moyens pour éviter un
reflux économique qui serait préjudiciable à tous les habitants.
Le conseil communautaire a été largement renouvelé suite aux élections municipales. Comment envisagez-vous le travail avec les nouveaux élus ?
Ce qui me satisfait, c’est de constater parmi les nouveaux élus une évolution favorable à l’Agglomération. La fusion de 2013 a été mal vécue par certaines communes. Depuis six ans, j’ai essayé de panser les plaies et de
montrer que l’Agglo est utile à leur territoire et à leurs administrés. Nous portons certes de grands projets, mais nous sommes surtout une agglomération au service de ses habitants…
L’Agglo est utile à tous les Roannais au quotidien.
Quelques exemples ?
L’Agglo est utile à tous les Roannais au quotidien : quand ils prennent le bus, quand ils déposent un permis de construire, quand leur enfant veut apprendre la musique, quand ils vont à la médiathèque, quand ils sortent leur poubelle ou trient leurs déchets, quand ils connectent leur box fibre…
Comment gère-t-on une agglomération de 40 communes et 100 000 habitants ? En quoi la fonction diffère-t-elle de celle de maire ?
On ne gouverne pas de la même manière. Quand on est élu d’une ville comme Roanne, on a une majorité forte et on a les coudées franches pour avancer. L’intercommunalité, c’est différent. Il faut davantage tenir compte
de sensibilités diverses et collaborer avec des personnes que l’on n’a pas choisies, hormis l’exécutif. Cela oblige donc à travailler différemment, en étant plus à l’écoute, plus dans le consensus. Ce qui n’exclut pas d’avoir une vision, de porter des projets, d’affirmer des convictions.
Quels seront les priorités et les grands projets de ce mandat ?
La priorité numéro un sera le soutien à l’activité économique. Avec un seul objectif, l’emploi ! Il faut éviter à tout prix de perdre l’avance que nous avons prise sur d’autres territoires de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Nous allons donc poursuivre le soutien au développement et à l’implantation d’entreprises : investissements sur nos zones d’activités, aides au financement…
Notre deuxième priorité sera l’environnement. Nous devons continuer le travail amorcé depuis 2014, afin de réduire la consommation d’énergies fossiles, tout en développant la production d’énergies propres. Il faut notamment aider l’habitat à se rénover et à s’isoler, développer des modes de transports décarbonés... De gros investissements sont également prévus pour développer l’éolien, le photovoltaïque, les bus électriques, les bornes de recharge…
Le troisième défi est d’ordre démographique. Nous avons un déséquilibre, avec une dynamique positive côté rural et négative côté urbain. Et tout particulièrement sur la ville-centre. Il faut donc rééquilibrer tout cela. L’objectif est de capter une population qui n’est pas roannaise et de l’inciter à s’installer sur Roanne. À cela s’ajoute un défi culturel. La culture est un facteur d’attractivité démographique. Nous avons déjà étoffé notre offre avec la lecture publique, le conservatoire. Maintenant il faut voir si on peut aller plus loin dans certains domaines.
Enfin, nous devrons nous pencher sur la question de la modernisation de notre offre en matière de centre nautique. Le sujet sera donc partagé et débattu en toute transparence avec les nouveaux élus.
Je me considère plus comme un chef d’orchestre qu’un leader ou un patron.
Un mot sur votre nouvelle équipe ?
Le nouveau bureau communautaire se compose de 14 vice-présidents et de 10 conseillers délégués. J’ai choisi de réserver une vice-présidence aux territoires qui décideraient de rejoindre Roannais Agglomération pour qu’ils puissent participer à l’exécutif. Je n’ai qu’un seul regret ! Nous avons moins de femmes élues qu’en 2014. Cela se ressent donc dans les instances de l’Agglo. La nouvelle équipe qui m’entoure a été fortement renouvelée ! Elle est également très équilibrée, avec la ²volonté d’une forte représentation des communes rurales. Elles occupent 17 des 25 postes au sein du nouveau bureau communautaire. De même au niveau des actions que nous menons. Nous veillerons à ce qu’elles profitent aussi bien à la partie urbaine qu’à la partie rurale de notre territoire. Par ailleurs, je continuerai, comme je l’ai toujours fait, à mener cet exécutif en laissant une grande autonomie et un large pouvoir de décision aux vice-présidents et aux conseillers délégués. Je me considère plus comme un chef d’orchestre qu’un leader ou un patron. Je suis là pour donner un cap, formuler des propositions et convaincre qu’elles vont dans le sens de l’intérêt général. »
Retrouvez les entretiens avec Serge Pralas et Antoine Vermorel-Marques
Tous les élus de Roannais Agglomération.